JUSQU’À L

« Je mène à travers Jusqu’à L une recherche expérimentale sur le dialogue entre un corps et la lumière. Ce duo, cette danse entre deux entités, l’être humain et la lumière, me permet de donner à celle-ci un rôle qui va au-delà de son utilité technique Cette interaction entre le danseur et la lumière est la matrice de l’histoire. Celle-ci interroge la place du corps humain bousculé voire remplacé par la lumière.

Corps du danseur et corps de la lumière sont tous deux protagonistes de l’histoire dont les rôles évoluent jusqu’à s’inverser. La dimension artistique mise, ici, sur un bouleversement des acquis qui désignent le danseur comme personnage principal. La lumière refuse de glorifier le corps du danseur-homme et cherche à vivre pour elle-même. La danse se met ainsi au service de la lumière. Le danseur-être humain poussant son histoire à son paroxysme devient serviteur volontaire de son choix.

Jusqu’à L, c’est aussi pouvoir constater sur un plateau ce que la lumière peut faire sans le danseur. Il s’agit de voir la lumière comme une véritable entité, la voir naître tel un outil technique pour devenir un corps capable d’évoluer seul sur le plateau. La lumière pourra se passer de l’être humain pour être vue.

La dimension créative de ce spectacle prend son sens dès le moment où le spectateur voit différemment la lumière grâce aux choix de la chorégraphie et de la mise en scène. Cette création mêle plusieurs domaines du spectacle vivant tels que la danse hip hop, la vidéo, la création sonore, et évidemment la création lumière.

Ma création a pour intention d’amener le spectateur à se remettre en question dans ses habitudes et à s’interroger face à la disparition programmée du corps de l’acteur-être humain. Qu’est-ce qu’il est prêt à abandonner pour accepter la lumière comme danseuse à part entière ? Est-il prêt à se passer de la présence du corps humain?

Cette création cherche à répondre à ses questions en donnant au spectateur la visibilité d’une situation extrême sur le plateau . Dans le tableau final, celui où tout se joue, la lumière se remémore son parcours, son histoire avec le corps humain, et est dotée d’une infime conscience de vie, et pose la question :

« La lumière peut-elle devenir une réalité et remplacer le corps physique du danseur et devenir une véritable interprète ? ».
Ce spectacle ne pourrait pas avoir de sens sans le regard du spectateur, témoins de l’accélération des mutations technologiques de notre société se répercutant dans le spectacle vivant. A travers la danse hip hop, la vidéo tout comme la lumière, désormais omniprésentes dans notre environnement, interrogent la notion d’espace public dans la mesure où il s’agit d’un sujet d’actualité, agissant sur notre Société. »

A l’ère des interrogations économiques, écologiques et sociétales sur la « nécessité » de l’éclairage public, Jusqu’à L, tente de changer le regard que l’on porte sur la lumière.

Jusqu’à L est écrit pour deux, mêlant danse et recherche expérimentale sur le corps. Un duo pour un danseur et la lumière.

Deux composantes totalement différentes deviennent tour à tour à protagonistes de cette histoire. L’une est un corps humain nommé : le danseur. L’autre est un corps lumineux nommé : la lumière.

Suivant sept tableaux, s’architecture l’histoire de la lumière. Sept instants clés témoins des actes qui attestent des choix de l’Homme. L’objectif est que le spectateur soit bouleversé, qu’il prenne conscience des enjeux et se questionne.
Le danseur et la lumière forment un duo que tout aurait pu unir mais que l’histoire semblera vouloir opposer. L’Homme représenté par le danseur voulant toujours plus, voulant dépasser les limites se confrontera très vite à ce qu’il a lui-même créé.

De la naissance de la lumière à la découverte de l’électricité jusqu’aux nouvelles technologies qui ont permis de nouvelles avancées dans l’éclairage des spectacles, Jusqu’à L tentera de changer le regard que l’on porte sur le corps et la lumière. 

  • Chorégraphe et interprète : Akeem H.IBRAHIM
  • Co-Auteur : Clotilde TRANCHARD
  • Créateur Lumière : Odilon LEPORTIER 
  • Créateur vidéo : Mark MABOROUG
  • Son : Loïc GHANEM et Fabrice MAHICKA
  • Costume : Virginie RICHARD
  • Regard exterieur: Audrey HURTIS

Date des tournées : à venir

Spectacle en coproduction avec le Théâtre Les Bambous, scène conventionnée (974)

Avec le soutien de la Ville de Bourg-laReine (92), la MMD, Maison Daniel Fery (Nanterre), Le 104 (Paris), Le Sillon Mjc Chemin Vert (Caen), Le SCAC, Ambassade de France aux Comores, l’Alliance française de Moroni, La Chartreuse de Neuville.

Résident du Laboratoire cultures urbaines et espace public du CENTQUATRE-PARIS